Sur une unité prothétique dans une RI nous avons une dame qui a tendance à pousser les gens qui rentrent dans sa chambre (tant les PAB que les autres résidents qui font de l'errance).
Dernièrement, nous avons retrouvé par terre une dame qui fait de l'errance qui est justement rentrée dans sa chambre. Malheureusement, la dame qui est tombée a subi une fracture de la hanche.
Je suis à la recherche de solutions pour éviter qu'une telle situation se reproduise.
D'abord, je vous remercie pour votre question. De même, je sympathise avec vous car il ne s'agit pas de situation facile à gérer sur le plan clinique. La situation est difficile pour la résidente, sa famille et vous!
Pour répondre à votre question, il est essentiel de commencer par une évaluation complète de la situation afin de comprendre les besoins sous-jacents qui peuvent expliquer les comportements agressifs de cette dame envers d’autres personnes. Ces comportements peuvent être liés à divers facteurs, tels que des douleurs non soulagées, des troubles du sommeil, une dépression sous-jacente, ou encore des effets secondaires de médicaments. Il est crucial d’effectuer une évaluation approfondie pour identifier et répondre à ces besoins non comblés.
Cependant, il est possible que certains comportements, que l'on pourrait qualifier de défensifs, soient dus à une perception d’invasion de l’espace personnel ou à des comportements territoriaux. Lorsque les résidents se sentent envahis, ils peuvent réagir de manière physique, ce qui, bien entendu, peut représenter un danger pour les autres résidents.
La littérature scientifique montre que les altercations physiques entre résidents sont souvent liées aux mêmes facteurs. Par exemple, des espaces exigus, une errance invasive, ainsi qu’un manque de supervision ou des déficiences dans le design de l’environnement peuvent augmenter le risque de ces incidents. Une dotation non adaptée peut aussi favoriser l’émergence de ces comportements. Bref, l’ergonomie et la surveillance jouent un rôle clé dans la prévention de tels événements.
Si cette résidente présente un historique de réactions similaires dans d’autres milieux cliniques, il peut être nécessaire de considérer une unité avec un personnel mieux doté en termes de supervision, afin de garantir la sécurité de tous les résidents. Cela permettrait une surveillance plus étroite et une gestion plus proactive des situations à risque.
Je vous encourage donc à débuter par cette évaluation, tout en explorant des options pour améliorer l’environnement et faciliter la supervision au sein de l’unité prothétique.
Bonne réflexion pour la suite.
Philippe