Usagers en RI SAPA. Les hôpitaux nous demandent de ne pas transférer les usagers suite aux chutes "sans conséquence" ou ceux qui ont des NIM C ou D. Mais, avec les aides soignants, les suivis post chutes ne peuvent se comparer à ce qui se fait en longue durée ou en milieu de soin. Spécialement pour des chutes avec impact crânien sur anticoagulation mais niveau C-D. C'est une zone grise que nous essayons de regarder. En RI, il n'y a pas de médecin disponible comme en longue durée, Chaque usager à son médecin de famille. Il n'y a pas non plus d'infirmière sur place 24/7. C'est une offre de service de soins à domicile. Je me demandais si vous aviez des données ou des orientations pour cette clientèle afin de limiter les transferts au CH, tout en assurant la sécurité des usagers. Je suis curieuse de savoir si c'est un sujet abordé de votre côté. Nous travaillons à guider les infirmières qui doivent prendre la décision et parfois "subir les commentaires des urgentologues" .
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Bonjour,
Vous soulevez des enjeux très pertinents concernant la gestion des chutes en ressources intermédiaires (RI), notamment dans le contexte où les services disponibles diffèrent de ceux des CHSLD.
De plus, les pratiques peuvent varier d’une RI à une autre. Cependant, certaines optent pour la présence d’une infirmière auxiliaire sur place, au moins à certaines heures, afin de faciliter la communication avec Info-Santé (811) et de collaborer avec l’infirmière au bout du fil pour évaluer la situation. Cette approche permet d’assurer un encadrement rigoureux et de prendre des décisions éclairées tout en minimisant les transferts inutiles vers les urgences.
Les études montrent que les longs séjours à l’hôpital peuvent avoir des conséquences importantes sur la santé des aînés, comme une perte d’autonomie, un risque accru d’infections et des perturbations cognitives. C’est pourquoi il est crucial d’être rigoureux dans l’évaluation des chutes et de ne recommander un transfert à l’urgence que lorsque cela est absolument nécessaire.
Dans un monde idéal, toutes les RI pourraient bénéficier d’un personnel infirmier formé sur place pour réaliser des évaluations cliniques de qualité, incluant les examens nécessaires pour juger de la gravité d’une chute (exemple : impacts crâniens ou anticoagulation). Malheureusement, pour les petites RI qui n’ont pas accès à des infirmiers/infirmières en temps réel, il est souvent difficile pour les préposés aux bénéficiaires de prendre des décisions dans des situations ambiguës.
Dans ces cas, il est recommandé :
De consulter Info-Santé (811) lorsqu’un doute persiste. Les infirmières d’Info-Santé sont formées pour guider les interventions à distance.
De faire confiance aux ambulanciers paramédicaux, qui ont de plus en plus de compétences pour évaluer la pertinence d’un transfert et pour juger de la gravité d’une situation sur place.
Je souligne également que pour les RI avec une capacité d’accueil importante (par exemple, plus de 100 résidents), la présence d’une infirmière auxiliaire 24h/24 est fortement recommandée pour renforcer la sécurité et la qualité des soins.
Enfin, il ne s’agit pas de priver les résidents d’un accès à l’urgence, mais bien de s’assurer que chaque transfert est justifié et dans leur intérêt, en tenant compte des conséquences potentielles d’un long séjour hospitalier.
Merci d’avoir soulevé cette question essentielle. Si vous consultez mon blog, vous trouverez plusieurs articles et études pertinentes sur ces enjeux, notamment sur l’impact des séjours prolongés à l’hôpital et les pratiques optimales pour gérer les risques.
Merci pour votre question
Philippe